L'ancienne région
Souss-Massa-Drâa (en
arabe :
سوس ماسة درعة) était l'une des
seize régions administratives du
Maroc avant le découpage territorial de 2015.
Dans le nouveau découpage 2015, les provinces du
Drâa sont rattachées aux provinces du
Tafilalet pour former la nouvelle région
Drâa-Tafilalet, alors que la
province de Sidi Ifni est rattachée à la nouvelle région de
Guelmim-Oued Noun, le reste de la région
6 ainsi que la
province de Tata formant la nouvelle région
Souss-Massa.
Géographie
Découpage géographique
Située dans le sud du Maroc, au sud du
Haut Atlas, elle englobait la plaine du
Souss, une partie de l'
Anti-Atlas et la région de
Ouarzazate. Elle s'étendait sur 70 880 km² et comportait, lors du dernier recensement de 2014, 3 601 917 habitants. Son chef-lieu était
Agadir.
La région était bordée au nord par les massifs du Haut-Atlas Occidental et du Haut-Atlas Oriental, suivant la vallée de l'oued
Souss, traversée au centre par l'
oued Massa et l'
Anti-Atlas, bordée au sud par la rivière
Drâa.
Superficie
La superficie totale de la région atteignait 70 880 km², soit 9,9 % de la superficie totale du Maroc
8 .
Climat
Trois facteurs déterminent le
climat méditerranéen
semi-aride de la région, à savoir le relief, la côte océanique et le
Sahara. Ainsi, le nord de la région, dominé par l'Atlas, est caractérisé
par un climat humide à semi-aride en progressant vers la plaine. Cette
dernière, qui occupe le contrebas du relief de l'Atlas ainsi que les
bassins de Souss et de Massa, connaît un climat aride malgré une large
ouverture sur l'Atlantique. Enfin, la partie sud et sud-est de la région
qui compose le côté nord du Sahara est couverte par un climat
désertique.
Les précipitations dans la plaine du Souss ont atteint
en moyenne 250 mm sur les 10 dernières années, et 350 à 400 mm sur les
hauts plateaux . La vallée du Drâa, en revanche, a connu des
précipitations moins intenses atteignant
114,3 mm en 2005-2006 (station de Ouarzazate) contre
10,7 mm en 2000-2001. Depuis 2005 le désert a tendance à reverdir grâce à de fortes pluies hivernales notamment en 2009-2010.
Administration et politique
Administration déconcentrée
Dans le cadre de l'
administration territoriale déconcentrée, à la région de Souss-Massa-Drâa, en tant que collectivité territoriale de premier niveau, correspond la
wilaya de Souss-Massa-Drâa.
Depuis 2009, la province de Tiznit a été divisée en provinces de Tiznit et
de Sidi Ifni
(sud de son ancien territoire) ; la province de Ouarzazate a été
également découpée : sa partie orientale formant, avec la partie
occidentale de la
province d'Errachidia (qui appartient à la région de
Meknès-Tafilalet), la
province de Tinghir. Le nombre de préfectures ou provinces est donc passé de 7 à 9 dans la région de Souss-Massa-Drâa :
Le
climat subdésertique de la région handicape toutes les cultures à air
ouvert telle la céréaliculture dont le rendement moyen est de 6,4 q/ha
(contre 11 q/ha au niveau national) sur la période 1995-2006. Ainsi,
avec une moyenne de 324 milliers d'hectares allouée à la céréaliculture,
concentrée dans les bassins de Souss et de Massa, la région a eu une
contribution moyenne de 3,5 % de la production céréalière nationale sur
la même période.
Par contre, pour le bassin du Souss-Massa en
particulier, l'exploitation de la nappe phréatique et les grandes
infrastructures hydrauliques (près de
190 000 ha
de terres irriguées) a permis le développement de l'arboriculture (13 %
de la superficie cultivée en plantations fruitières au niveau national)
notamment les agrumes pour lesquels la région a alloué, pendant la
campagne agricole 2005-2006, 33 000 hectares soit 40 % de la superficie
nationale consacrée à ces cultures. Ainsi, la région de Souss-Massa-Drâa
a produit 47 % de la production nationale d'agrumes soit 591 milliers
de tonnes dont près de 50 % destinée à l'exportation. La majorité de la
production est consacrée au Maroc-late (33,9 %) et à la clémentine
(31,3 %).
En plus de son rôle leader en tant qu'exportateur des
agrumes, la région de Souss-Massa-Drâa vient au premier rang en matière
d’exportation de fruits et de tomates en contribuant respectivement à
hauteur de 53 % et 83 % aux exportations nationales. Par ailleurs, cette
région produit 50 % de la banane au niveau national atteignant près de
50 000 tonnes.
L'activité
agricole se concentre essentiellement dans les bassins de Souss-Massa
et du Drâa alors que les plaines intérieures de la région font face de
plus en plus à la désertification des sols et la sécheresse rendant,
ainsi, difficile d’entretenir une agriculture rentable et prospère. Par
ailleurs, l'intensification des fourrages et l'utilisation intensive de
l'irrigation diminuent le potentiel en eaux souterraines et rend cette
denrée plus onéreuse à l'extraction, ce qui se répercute sur le coût des
exploitations agricoles notamment les primeurs. Dans ce sens, il y a
lieu de s'engager davantage auprès des agriculteurs afin de mettre à
profit les nouvelles techniques en matière de gestion d'eau et de
recharge de la nappe phréatique.
L'élevage constitue l'une des
principales activités agricoles de la région notamment dans la zone du
Drâa. Ainsi, en 2006, la région a compté un cheptel de 2,7 millions de
têtes soit 11,3 % du cheptel national. Ce cheptel se compose
respectivement de 277 milliers de
bovins, 1,2 million d'
ovins et 1,2 million de
caprins
soit des contributions parmi les plus notables dans le cheptel national
avec respectivement 10,4 %, 7,5 % et 23,2 %. Cependant, le cheptel dans
la région a connu une baisse remarquable entre 1990 et 2006 qui s'est
soldée par une régression annuelle moyenne de 0,6 %, 1,5 %, 1,6 % et
1,5 % respectivement pour les bovins, les ovins, les caprins et
l'effectif total.
En dépit de cette tendance baissière par rapport
à 1990, ces parts restent importantes au niveau national et reviennent
aux étendues pastorales dont disposent cette région et au caractère
substitutionnel de l’élevage par rapport à l’agriculture dans les zones
non agricoles de la région. Par conséquent, l'élevage joue un rôle de
subsistance et de substitution à la production des cultures ainsi qu’une
assurance contre les années à faible rendement des cultures. Ceci est
d’autant plus remarquable pour les populations rurales vivant dans les
zones peu cultivables pour lesquelles la production animale représente
la grande part dans la formation du revenu monétaire et dans l’épargne.
Cependant,
la multiplication des parcours et l'intensification de l'élevage, des
caprins en particulier, sont à même d'appauvrir le sol de la région et
le fragiliser face aux effets dévastateurs de l'érosion et la
désertification. Par ailleurs, ce surpâturage contribue au recul de
l'arganier dans la région notamment durant les périodes sèches pendant
lesquelles la couverture végétale ne permet plus de subvenir aux besoins
des éleveurs ce qui risque d'accentuer la dégradation environnementale
de la région.
Pêche
Riche
de ses 360 km de côte atlantique et des deux grands ports d'Agadir et
de Sidi Ifni, la région est la quatrième place de débarquement des
produits de la pêche côtière au niveau national (3
e pour la
production en valeur). Ainsi, la production de la pêche côtière a
atteint 104,5 milliers de tonnes en 2007 (12,7 % de la production
nationale) contre 78,2 milliers de tonnes en 2001 (8 % de la production
nationale) soit une hausse annuelle moyenne de 5 % du volume débarqué.
Le port d'Agadir est le principal point de débarquement en réalisant
82,2 % de la production en volume de la région contre 16,9 % pour le
port de Sidi Ifni durant la période 2001-2007.
Cependant, cette
hausse notable en termes de volume ne s'est pas accompagnée par une
appréciation en valeur. En effet, la région a vu la valeur de ses
débarquements des produits de la pêche côtière chuter de 1,5 % l'an
entre 2001 et 2007, passant de 529,5 millions de dirhams (20,8 % de la
valeur nationale) à 483,8 millions de dirhams (13,2 % de la valeur
nationale) entre temps.
Mines
La
région a une activité minière particulièrement importante notamment
celle relative aux minerais métalliques. Ainsi, elle est la principale
productrice du minerai d'argent brut avec 166,7 tonnes en 2006 soit une
moyenne de 80,4 % de la production nationale depuis 2001.